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Les caves de champagnisations

Les caves Brouette
Le grand père de Pierre Brouette, Joseph Paul est né dans la Marne. En 1879, il entre comme chef de maîtrise chez Nathaniel Johnson et en 1925 devient chef de cave chez Constant Bassereau. Puis, il installe ses propres chais aux Gogues.

Quand son petit fils Pierre lui succède, il loue les caves de la Brangette que nous connaissons déjà.

Les caves Bassereau
Constant Bassereau est né à Bourg, rue du Château Vieux, le 10 mars 1901.

François Daleau, propriétaire de l’Abbaye, lui loua avant sa mort, en 1927.

Elle fut ensuite léguée à la municipalité de Bourg qui  conclut un nouveau bail avec Monsieur Bassereau. Ce dernier aménagea les bureaux dans le chalet et construisit une scierie pour la fabrication des caisses d’expédition. La commune finit par lui vendre l’Abbaye avec les caves.

La famille Bassereau arrêta ses activités en 1970 et vendit l’entreprise et les locaux à la société Castel.

Les caves Johnson (1887-1938)
En 1887, Nathaniel Johnson achète un terrain situé à la Brangette, au Pain de Sucre, pour y installer une cave de vinification de vin (méthode champenoise).

Cette même année, il loue à Madame Seissan de Marignan, les caves placées à l’Ouest de la Citadelle. Après sa mort, en 1914, son fils Raoul lui succède.

La première guerre mondiale amène à Bourg de nombreux réfugiés venus de la régions rémoise. Ils trouvent tout naturellement du travail chez Raoul Johnson : mise en bouteille, étiquetage, bouchonnage, expéditions, etc… Mais ce dernier meurt au combat le 13 Mai 1915 et son fils François lui succède. Les caves prennent alors le nom de Raoul Johnson et Cie.

Vers 1939, elles cessent complètement leurs activités et son rachetées par une compagnie pétrolière : la Cibourg. Cette compagnie va creuser dans le roc, sous le parc de la Citadelle, un entrepôt de carburant.

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Le trafic fluvial à Bourg

Le trafic fluvial à Bourg était important. Outre le transport de marchandises, il y avait également le transport des voyageurs qui s’effectuait à bord de différents bateaux.

Un service régulier faisait la traversée Bourg-Bordeaux. Par exemple, en 1905, il y avait un départ de Bourg tous les jours à 7h avec retour à 15h30 au départ de Bordeaux.

Les habitants de Bourg prenaient la « Gondole », bateau à vapeur,  pour aller traiter leurs affaires à Bordeaux mais aussi pour aller voir leurs parents ou amis. La compagnie « Bordeaux Océan » organisait aussi des excursions : le 15 août à Royan, le pélerinage de Verdelais…

En 1936, le ponton a été remplacé par l’ancien ponton de Bassens, ce dernier offrant deux cabines qui servaient d’abris aux voyageurs. Les ouvriers empruntaient aussi ces bateaux pour se rendre aux usines d’Ambès. Il y avait un autre ponton au Pain de Sucre.

Un autre bateau, surnommé le “camion de l’estuaire”, transportait des marchandises (pierres, vin, céréales, fourrage, etc…) qui allaient alimenter Bordeaux ou les paquebots en attente dans les autres ports. Long de 12 à 18 mètres, il possédait un mat basculant qui lui permettait de passer sous les ponts. C’était la gabare.

Au retour, ces gabares se chargeaient à Bordeaux d’épicerie et de divers produits manufacturés qu’elles déposaient chez les commerçants tout au long de la Garonne, de la Dordogne et de l’estuaire.

Elles transportaient également des arachides provenant du Sénégal où la société Calvé les produisait. Elles étaient destinées à l’usine de Laubardemont, au confluent de l’Isle et de la Drome, sur la commune de Sablons. Cette ancienne minoterie a été rachetée en 1893 par la Société Calvé qui exploita jusqu’en 1955. C’était 22 gabares, par train de 10, tirées par un remorqueur, qui assuraient le transport de ces arachides avec une halte obligatoire au port de Bourg pour payer l’octroi dû à la navigation sur la Dordogne.

Ainsi que nous le montre ces différentes photos, la navigation a été intense à Bourg au début du Xxème siècle.

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Les bateaux circulant sur l'estuaire

Ces bateaux traditionnels, gabares, filadières et yoles, se caractérisent par un fond plat qui leur permettait d’accoster dans les ports d’eau peu profonde ou de s’échouer sur la vase.

Les gabares et les filadières étaient grées de façon bien particulière. Leur mât se trouvait au premier tiers avant du bateau. De plus, ces bateaux étaient plus profonds à l’avant qu’à l’arrière.

Le premier bateau, le « Caméléon », refusa de glisser le long de ses rails lors de la mise à l’eau, le 22 février 1920. L’assistance, venue nombreuse pour cette première manquée le baptisa « le reste à terre ». L’opération, renouvelée un mois plus tard, fût enfin réussie.

Dans l’entre deux guerre le « Caméléon » servit au transport des poteaux de mine. Il fut réquisitionné par les allemands pour servir au stockage du charbon, vers 1940 et remorqué vers le bassin d’Arcachon. Mais les passes lui furent fatales et il échoua au pied de la dune du Pyla. Il apparaissait encore sur des photos aériennes en 1941. Il devint le point de ralliement des pêcheurs de bars et la nuit servait aux contrebandiers. Il gît actuellement par 22 à 26 m de fond, séparé en 3 parties.

Le 28 mars 1920, un second bateau, le « Crocodile », bénéficiera d’une mise à l’eau plus technique. Puis, amarré à Bassens, servit de silo à grains. La même année, deux autres bateaux furent mis à l’eau : l’ »Alligator » et la « Salamandre ».

L’ “Alligator” fut sabordé devant Macau, la « Salamandre » serait allée jusqu’en Mer Noire où elle serait échouée le long des côtes de Crimée.

Sans doute, l’idée de ces bateaux en ciment armé n’était pas géniale, puisque la construction en fût très rapidement arrêtée, en particulier à Bourg sur Gironde.

Pendant la première guerre mondiale, un tiers des bateaux de la marine marchande avait été détruit et ceux qui restaient, étaient vétustes.

L’acier pour la reconstruction était devenu fort rare ; aussi d’autres matériaux furent envisagés.A l’exposition universelle de Paris en 1855, un nouveau concept avait été présenté : une barque avec coque en béton armé.

Le 13 janvier 1918, le prince de Roumanie lance un bateau-citerne.Puis des compagnies du monde entier se lancent dans l’aventure comme ce cargo en ciment armé de 4552 tonnes construit à Saïgon.

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Les chantiers navals de Bourg

Le 24 avril 1918, la Compagnie Bordelaise de Construction Maritime Moderne, représentée par Monsieur Pierre Genvré, entrepreneur de travaux publics, achète à Bourg sur Gironde, l’ensemble du château de la citadelle ; le tout pour une contenance de 7 hectares.

Entre le pied du château et la Dordogne, cette entreprise de construction navale va profiter des cales d’un ancien chantier pour creuser deux grandes cales de radoub et fabriquer des bateaux, sur les plans de l’Ingénieur Freyssinet, inspiré de la construction à Rouen du « Lézard ».

Ces bateaux pesaient 800 tonnes et étaient prévus pour transporter 10000 à 11000 tonnes de marchandises. La chaudière se trouvait à l’avant et l’équipage était installé à l’arrière, séparés par des cloisons étanches. Les frais d’entretien étaient réduits car peinture et carénage inutiles.

Ces constructions spectaculaires nécessitaient une main d’oeuvre importante et des infrastructures imposantes bien visibles sur les photos.